Traditions. La fête de Pâques
A quand remonte le dernier article ? Un mois ? Deux ? Non mais voilà. J'avais momentanément pris la ferme décision de donner la priorité à un travail qui m'attend depuis des années : exploiter les lettres qu'un Lahossais écrivait à sa famille durant la guerre (14-18). Il n'y en a pas 365 X 4, heureusement mais c'est un travail intéressant qui m'a pris de longues heures. Pour une raison quelconque j'ai été amenée à suspendre momentanément cette activité. Et quelques jours plus tard j'ai rendu l'ordinateur après avoir sciemment et définitivement effacé toute trace de mon passage et toute trace du fichier ...évidemment.
depuis je boude et je retarde le moment de ... recommencer.
mais ce blog n'est pas destiné à vous raconter ma vie.
Voici un texte "de saison" si vous oubliez le temps qui laisse croire qu'on approche des fêtes de fin d'année.
Nous avons pensé qu’à l’approche de Pâques il serait intéressant de rappeler les coutumes de cette période dans notre village. Je suis donc partie interroger mes "sources" et je vous livre ce que j'en ai retenu.
Tout d’abord, le dimanche de Rameaux, chacun se rendait à l’église muni d’un gros bouquet de laurier pour le faire bénir. On disposait ensuite une branche dans chaque parcelle et dans toutes les pièces de la maison.Ce qui vous explique pourquoi on arrivait à la messe avec des brassées de laurier. Même les hommes car les lauriers étaient bénis à la grand messe à laquelle les femmes n'assistaient généralement pas. Souvent les hommes partaient le matin de Pâques et au retour on mangeait une omelette, si possible faite avec des mousserons, champignons que l’on trouvait dans les haies. Cette omelette symbolisait la fin du jeûne et le début des festivités pascales. Marcel évoque la tradition avec un peu d'amertume : c'est lui qui était chargé de la distribution des brins de laurier. La plupart des terres entouraient la maison mais les meilleures prairies se trouvaient dans la vallée du Louts. Je ne lui ai pas demandé s'il ne trichait pas un peu, comme certains facteurs soupçonnés de jeter une partie du courrier au caniveau.A l'époque où je l'ai interrogé ses parents étant décédés, il s'était déchargé de cette obligation. Par contre une de ses voisines, plus âgée, n'y manquait pas. Elle s'en acquittait personnellement. Quant à Odette, immobilisée sur un fauteuil, elle était persuadée que son petit-fils procédait à la distribution dans tous les champs.
La veille de Pâques on procédait à la bénédiction de l’eau. On plaçait un grand baquet (celui de la photo, retrouvé chez la famille du garde-champêtre qui sonnait aussi les cloches et dont l'épouse entretenait l'église et faisait à sa place la collecte des œufs dans chaque maison ) au fond de l’église et chacun venait remplir une bouteille. Cette eau bénite servait notamment pour asperger le défunt sur son lit de mort.