Jamais sans mon béret …

Publié le par R.D.

(Propos recueillis auprès de pensionnaires de maisons de retraite).

 Le gascon a deux bérets: celui du dimanche (dans l'armoire) et celui du travail.  Le béret est rarement lavé car il rétrécit. "Parfois il se lavait dans l'eau additionnée de café", dit Madame Duprat à Montfort. "Il séchait au soleil ou sur le chenet, prés du feu".

 Pour Monsieur Duvicq, 91 ans, résinier durant 45 ans, son béret le protégeait des gemelles qui tombaient. Il lui servait aussi à taper le chien et à dresser son chien de chasse au rapport.

Le béret pouvait aider à l'église au moment de la quête mais surtout dans les banquets (pour les cuisinières) et dans les mariages (pour les musiciens). Monsieur Barros de Geaune se souvient de certains anciens qui chiquaient le tabac. Avant de se mettre à table ou pour parler à quelqu'un, ils mettaient la boule de tabac mâchée dans le revers du béret pour la reprendre ensuite.

"Avec le froid de l'hiver, les écoliers l’enfonçaient sur leurs oreilles", dit l'institutrice, Madame Pouységur (98 ans), de Mugron.

 Monsieur Saint Germain de Geaune raconte en outre: "Tout jeune, chez moi, je portais le béret. Plus tard, à l'école, je le disposais sur une table au fond de la classe pour pouvoir le reprendre en allant à la récréation. Parties de billes dehors, le vent emporte «lo berret ». Il séchera dans la classe.  Le copain me le vole, j'en fais autant du sien et tous les deux voltigent dans les flaques d'eau et de boue. Chacun s'en va de son coté en disant : "Adishatz,  a doman".

"Lo berret" servait à ramasser les châtaignes, les noisettes, parfois des champignons trouvés au bord du chemin et aussi les œufs".

"Il faisait partie du trousseau de l'école normale", se rappelle Madame Mirande, "et les élèves le mettaient pour faire, à midi, le petit tour des bâtiments de l'école, jamais en cheveux !".

"Pour les courses de vaches, se souvient Monsieur Saint Germain, j'essuyais le banc avec mon béret. Je le jetais parfois dans mon enthousiasme après un bel écart. Certains bons sauteurs mettaient leurs pieds dans un béret qu'ils demandaient à un spectateur".

Marthe Saubusse raconte: "Enfant, avec mon frère, nous attrapions avec les bérets les papillons et nous ramassions les petits oiseaux tombés du nid."

 Roger nous dit que les hommes qui portaient un grand béret étaient soi-disant cocus. "Que port un gran berret, qu'es ent aprigar las cornas". Il dit aussi: "Era  que porte las culotas, eth  que porta un gran berret".

"Dans certaines régions le défunt est enterré avec son béret, même de nos jours",  confirme Joseph Labeyrie, 88 ans.

"A table je posais mon béret à coté de moi, pour le remettre aussitôt le repas fini ", nous dit Auguste Laborde, 90 ans. Il ajoute: "Tout le monde ne le faisait pas et beaucoup gardaient lo berret sus lo cap".

Sur les photos de classe et surtout d'école, les bérets fleurissent.

 Le "jeu du béret" était pratiqué dans les Landes. Il est remis à 1'honneur à Sabres et Sore.

 A Ossages, un écolier oublie de saluer le maître, Mr Bats, en rentrant dans la classe. Pour punition, le béret à la main, il doit aller saluer les platanes de la rue en disant: "Bonjour Monsieur le platane", suivi du maître et des enfants qui rient aux éclats.

 En entrant dans l'église, les hommes enlevaient leur béret en signe de respect, ce qu'ils ne faisaient pas en entrant à l'auberge.

Ils l'enlevaient aussi pour saluer Monsieur le Curé, Monsieur le Maire, l'instituteur, le propriétaire. Pour les voisins, le geste de la main au béret suffisait.

Enlever le béret quand passe le corbillard, les processions du Saint Sacrement, Monsieur le Curé portant la communion aux malades, est une grande marque de respect.

 Charlotte Sourp nous raconte: "Il y a quelque 50 ans à Orthez se trouvait une source qui coulait hiver comme été. Justement, en été, les jours de promenade, les élèves de l'École Supérieure s'arrêtaient, assoiffés, ils prenaient leur béret et le transformaient en gobelet pour se désaltérer. La source existe-elle encore ?" se demande-t-elle à voix haute.

 Emile Cassouret se servait de son béret comme gant, quand il coupait les ronces afin d'éviter les épines.

 Plusieurs pensionnaires d'Amou se souviennent que cache-tampon, cache-mouchoir, ce jeu enfantin, exécuté en ronde, se transformait pour eux en cache-béret. Roulé  en boule et disposé derrière l’un d'eux, il donne bien quand il est découvert lors d'une course éperdue.

La chanson du béret comporte un couplet en gascon ...

Cade país qu’a la soa cohadura :
Lo Marroquin pòrta un fès rigolò,
Lo Mexican ne manca pas d’allure
En bèth muishar lo son gran sombrero !
Lo bon borgés, e n’es pas un repròishe
Hica un « melon », tant miélher si l’agrada,
Jo lo capèth, que’u boti dens la pòcha,
Que soi gascon e pòrti lo berret.

 Et mon ami Jean-Pierre Besselère, après avoir lu ce texte, a accepté de récupérer son béret du dimanche dans l'armoire et poser pour deux photos : sauriez-vous différencier les bérets ?

​​​​​​​Et voici la contribution de Philippe Dubedout que je n'ai jamais vu sans béret.
 

Origine du mot Béret . Termes divers pour désigner cette coiffure. Quelques expressions pittoresques (en gascon) !

par Philippe DUBEDOUT

Le mot français « béret » qui n’est attesté que depuis 1819, est un emprunt au gascon.

 

Berret  [bérrét] (m.).

  - origine : du bas latin birretum, dérivé du bas latin birrus « sorte de capote à capuchon, peut-être d’origine gauloise. (fr.Wikipedia)

  - expressions :  - Dar suu berret (en parlant d’un vin capiteux) : taper sur la cocarde, chauffer les oreilles. (Palay).

      - Berret de bueu : les cornes. (Palay).

      - Berret de cloca : se dit d’un vieux couvre-chef sale et usé (Palay).

  - augmentatifs : berretàs (m.), berretòla (f.). (Palay)

  - diminutifs : berretòt (m.), berreton (m.), berretin (m.).(Palay)

 

Bonet [bounét, bouneut] (m.) :  mot utilisé dans les régions d’Orthez, Bayonne et vers les Landes (Palay) pour désigner le béret.

  - origine : latin médiéval abonnis, peut-être d’origine germanique. (Larousse)

  - expressions : - Har virar lo bonet : faire tourner le béret : hésiter sur le chemin à prendre (Arnaudin).

 

Borret [bourreut] (m.) :

  - origine :  variante de « berret ».

  - proverbes :   - Cau pas méter lo cap en tant de borrets. (il ne faut pas s’embarrasser de tant de choses). (Foix).

      - Que’t harèi un borret dab manjas, se hès aquò. (si tu fais cela, je te taillerai un habit, je te brosserai d’importance). (Foix).

      - Se’m hasí marchand de borrets, tot lo monde que tomberé chètz cap. (si je me faisais marchand de bérets, tous naîtraient sans tête : je ne réussis dans aucune de mes entreprises). (Foix).

      - Aquò que son mossurs qui n’an pas qu’un borret ; qu’i an tostemps la man dessús. (des messieurs indigents, qui n’ont pas de coiffure de rechange). (Foix).

 

Capèth [capèt, capètch] (m.) :  vers les Landes, désigne le béret (Palay).

  - origine : latin populaire *cappellus, diminutif du bas latin cappa : capuchon.

  - le nom basque du béret : « Txapela » a aussi la même origine.

 

 

 

Barret [barrét] (m.) : comme « berret », utilisé en quelques lieux (Palay), non précisés.

  - origine : variante de « berret ».

 

Berret  [bérrét] (m.).

  - origine : du bas latin birretum, dérivé du bas latin birrus « sorte de capote à capuchon, peut-être d’origine gauloise. (fr.wikipedia)

  - expressions :  - Dar suu berret (en parlant d’un vin capiteux) : taper sur la cocarde, chauffer les oreilles. (Palay).

      - Berret de bueu : les cornes. (Palay).

      - Berret de cloca : se dit d’un vieux couvre-chef sale et usé (Palay).

  - augmentatifs : berretàs (m.), berretòla (f.). (Palay)

  - diminutifs : berretòt (m.), berreton (m.), berretin (m.).(Palay)

 

Bonet [bounét, bouneut] (m.) :  mot utilisé dans les régions d’Orthez, Bayonne et vers les Landes (Palay) pour désigner le béret.

  - origine : latin médiéval abonnis, peut-être d’origine germanique. (Larousse)

  - expressions : - Har virar lo bonet : faire tourner le béret : hésiter sur le chemin à prendre (Arnaudin).

 

Borret [bourreut] (m.) :

  - origine :  variante de « berret ».

  - proverbes :   - Cau pas méter lo cap en tant de borrets. (il ne faut pas s’embarrasser de tant de choses). (Foix).

      - Que’t harèi un borret dab manjas, se hès aquò. (si tu fais cela, je te taillerai un habit, je te brosserai d’importance). (Foix).

      - Se’m hasí marchand de borrets, tot lo monde que tomberé chètz cap. (si je me fesais marchand de bérets, tous naîtraient sans tête : je ne réussis dans aucune de mes entreprises). (Foix).

      - Aquò que son mossurs qui n’an pas qu’un borret ; qu’i an tostemps la man dessús. (des messieurs indigents, qui n’ont pas de coiffure de rechange). (Foix).

 

Capèth [capèt, capètch] (m.) :  vers les Landes, désigne le béret (Palay).

  - origine : latin populaire *cappellus, diminutif du bas latin cappa : capuchon.

  - le nom basque du béret : « Txapela » a aussi la même origine.

 

 

 

 

Barret [barrét] (m.) : comme « berret », utilisé en quelques lieux (Palay), non précisés.

  - origine : variante de « berret ».

 

Berret  [bérrét] (m.).

  - origine : du bas latin birretum, dérivé du bas latin birrus « sorte de capote à capuchon, peut-être d’origine gauloise. (fr.wikipedia)

  - expressions :  - Dar suu berret (en parlant d’un vin capiteux) : taper sur la cocarde, chauffer les oreilles. (Palay).

      - Berret de bueu : les cornes. (Palay).

      - Berret de cloca : se dit d’un vieux couvre-chef sale et usé (Palay).

  - augmentatifs : berretàs (m.), berretòla (f.). (Palay)

  - diminutifs : berretòt (m.), berreton (m.), berretin (m.).(Palay)

 

Bonet [bounét, bouneut] (m.) :  mot utilisé dans les régions d’Orthez, Bayonne et vers les Landes (Palay) pour désigner le béret.

  - origine : latin médiéval abonnis, peut-être d’origine germanique. (Larousse)

  - expressions : - Har virar lo bonet : faire tourner le béret : hésiter sur le chemin à prendre (Arnaudin).

 

Borret [bourreut] (m.) :

  - origine :  variante de « berret ».

  - proverbes :   - Cau pas méter lo cap en tant de borrets. (il ne faut pas s’embarrasser de tant de choses). (Foix).

      - Que’t harèi un borret dab manjas, se hès aquò. (si tu fais cela, je te taillerai un habit, je te brosserai d’importance). (Foix).

      - Se’m hasí marchand de borrets, tot lo monde que tomberé chètz cap. (si je me fesais marchand de bérets, tous naîtraient sans tête : je ne réussis dans aucune de mes entreprises). (Foix).

      - Aquò que son mossurs qui n’an pas qu’un borret ; qu’i an tostemps la man dessús. (des messieurs indigents, qui n’ont pas de coiffure de rechange). (Foix).

 

Capèth [capèt, capètch] (m.) :  vers les Landes, désigne le béret (Palay).

  - origine : latin populaire *cappellus, diminutif du bas latin cappa : capuchon.

  - le nom basque du béret : « Txapela » a aussi la même origine.

 

 

 

 

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