Fours à pain à Lahosse

Publié le par R.D.

 

Chaque maison de Lahosse ou presque  possédait autrefois son four à pain.  Le four est une construction  en briques réfractaires qui se reconnaît à sa partie extérieure, arrondie. La porte du fournil ouvre sur une pièce fermée. Cette construction est généralement intégrée aux dépendances. Dans quelques cas c’est un bâtiment isolé tel qu’on peut encore le voir au Musée de Montfort ou chez Sombrun à Laurède. (Photo)

 


 Que sont devenus ces fours ?

Beaucoup  se sont écroulés ou ont été démolis à l’occasion de travaux.

 «Chez nous le four a été démoli pour agrandir la maison.  Il prenait trop de place alors, dès que nous sommes devenus propriétaires nous l’avons enlevé».

 D’autres subsistent, au moins partiellement. Plusieurs, plus ou moins authentiques, sont même en état de fonctionnement. J’ai entrepris il y a peu d’établir un inventaire des fours de Lahosse, inventaire  que je n’ai pas mené à terme. Je ne citerai donc que les maisons que j’ai effectivement visitées.

A Born, le four avait été « retapé » pour le mariage d’Hélène Puyo (en 1950). Mais, m’a-t-on rapporté, « le pastis avait gelé, il n’était pas bon ». Mésaventure qui  n’était pas imputable au four.
A Cauce, il existe toujours. Voyez la photo. Il a même servi de modèle pour une aquarelle (photo de couverture). Ici, vu de l'intérieur.

 

Pourrait-on le rallumer ? Roger n’en doute pas
A  Bellocq il se trouvait dans un bâtiment séparé qui a été démoli.
Au Petit Cabé il occupait l’emplacement de la cuisine actuelle, au nord.
 Au Couston il est intégré aux bâtiments de la basse-cour. Il a gardé sa cheminée et on peut voir, à l’intérieur, une ouverture qui a intrigué le maçon chargé des travaux. Il s’agit, à mon avis, d’un conduit pour évacuer la fumée du feu qu’on allumait sous le « tripatte ».
A Latapy la partie arrondie a été démolie. Il se trouvait dans un grand bâtiment dont on peut toujours admirer la charpente. Marie qui y est « arrivée en 1947 y a vu cuire le pain »
A Petrouilh il est rénové et  est fonctionnel. On y a cuit force pastis, même dans un passé récent.

 


A Leplante la partie extérieure a disparu mais l’encadrement de la  porte subsiste et est visible dans un mur. (Photo).

 

 

La seule trace de celui de Simourte (que j’ai vu) est le nom du bâtiment dans lequel il se trouvait : la hournere.

A Menjot les occupants l’ont « retrouvé sous les ronces, enterré sous des tonnes de déchets entreposés à proximité ». Il est parfois allumé. Il avait été « refait par un maçon »  d’après  Alfred Ducamp  qui l’avait vu servir.

 

 

A Viellotte il est visible de la route.
A Capdoubosc il a perdu sa cheminée mais est en bon état. Effectivement lorsque le toit demandait réparation le charpentier supprimait la cheminée devenue inutile et dangereuse.

 

 

 A Latéoulère il a perdu sa porte et sa cheminée mais on m’affirme qu’il a fonctionné en 1967.

 

 

 Je ne sais pas s‘il y en avait un à Houquet mais le propriétaire actuel en a construit un tout neuf. A-t-il déjà  servi ?

 

 

A Trubès il avait servi lors d’un mariage. Mais là aussi le pastis avait souffert d’une mésaventure. Les hommes qui  brassaient la pâte avaient  demandé qu’on leur apporte la bouteille d’alcool. Après avoir intégré à la pâte une généreuse rasade, ils ont noté un parfum inhabituel. Il s’agissait de vinaigre ! Ma foi, le pastis fut mis à cuire quand même. D’après mon informatrice il « était juste un peu différent ».
A Mora, où la vieille maison est conservée avec soin, il vient d'être remis en état. On tardera pas à l'inaugurer.


A Borjuzan il se trouvait dans les bâtiments rénovés, à droite.
A Arlanne, à l’extérieur où on peut le voir. Il a été gardé mais n'est pas fonctionnel.
A Lamarque il a été conservé.
Au petit Preuilhé il y en avait un, sans doute à l’intérieur.
Fayet a conservé le sien, dans les bâtiments annexes comme au Couston.

 

Le Grand Cabé devait en posséder un  car Maïté m’a dit avoir conservé longtemps la pelle en bois qui servait à retirer le pain.
Il en reste à découvrir ! Les  maisons qui n'avaient pas leur four semblent rares. Je ne peux en citer que deux :  la maison dite A Léglise  et Clauzon (ils allaient à la Téoulère).

Témoignages

Pour chauffer le four on allumait un brasier à l’intérieur. On utilisait la « thuie » qu’on coupait l’hiver. Ou des bûches d’acacia. Ou des « gabarres » qui dégagent beaucoup de chaleur.

 

 

Avant de l’utiliser   il fallait  retirer les braises et la cendre car le feu étai allumé sur la sole. Le pain devait être cuit à une température précise. Pour s’assurer que la température requise était atteinte certains y plaçaient un petit fagot de paille qui devait prendre une certaine couleur ou une feuille de journal, d’autres une casserole d’eau, voire de la sciure. Chacun avait  sa méthode.

Odette : « Ma mère et ma grand mère cuisaient le pain. Pour la température, c’est ma grand-mère qui jugeait. Je crois que ça y est ! disait-elle. Mais ça ne marchait pas toujours ! Faire le pain, c’était un gros travail. C’est mon mari qui pétrissait. Nous avons été bien contents de prendre le pain  au boulanger ».

« On cuisait  une vingtaine de pains chaque semaine ou bien lorsque ma grand-mère annonçait qu’il n’en restait plus. Ce pain se gardait très bien. »

 La fabrication du pain avait déjà partiellement cessé avant la guerre. Dans la plupart des cas, c’est justement la guerre qui y a mis fin.

«  Le village était  en zone occupée, il y avait interdiction de  garder la farine et de faire du pain. La récolte de blé était réquisitionnée. Ensuite on vous donnait des bons qui nous permettaient d’acheter le pain auprès du boulanger »

C’est à cette époque que les boulangers ont commencé à « faire la tournée ». A Lahosse c’est le boulanger du moulin de la Gouaougue qui passait ainsi que  celui de Nousse.

 Certains fours ont néanmoins servi après la guerre.
  « Je me suis mariée à Lahosse et j’ai vu faire le pain jusqu’en 1947. ».
 « Le four avait été réparé. Je l’ai vu servir. Je ne sais pas trop ce qu’on y faisait cuire ». (C’est un homme qui parle, faut-il le préciser ?)

« On y a fait cuire le pastis pour mon mariage » (1950).

 Pour les communions par la suite. (1967 et 1985). Car on y cuisait aussi le pastis, les tartes et autres pâtisseries confectionnées en grand nombre, et les poulets.

 

 

 

 

Qui me dira où est prise cette photo ? Je n’ai pas noté ….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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