Description détaillée d'une maison du village en 1846

Publié le par R.D.

 

Source A D Landes 4U 15 article 14. Archives du juge de Paix.

A l’occasion de la pose de scellés sur les meubles effets et papiers dépendant de la succession de Jacques DARAIGNEZ.

La maison est  Mas de Bas, située à quelques mètres de Lapadibence (Viellotte), en bordure du chemin dit « de l’église à Clauzon », avant le Mas. Elle n’existe plus. Toute trace en a disparu. Le chemin se perd maintenant dans les acacias.

Les DARAIGNEZ sont une ancienne famille du village. Ils occupent les deux maisons voisines : Mas dou bec et Mas dou houn, sur ce plan de 1810 (AD Landes Plan cadastral).

Autrement dit, Mas de bas et Mas tout court. Traditionnellement, les maisons dites « de bas » ou « petit » ou dont le nom comporte le suffixe « juzan »   ont été construites à proximité d’une maison existante  pour un membre de la famille.
Depuis les origines,  les Daraignez  sont charpentiers. Ils sont mentionnés dès 1629 dans les registres paroissiaux de Mugron
. En 1773 un Daraignez  confectionne une roue pour le Moulin de Lourquen propriété du baron de Caupenne. Ils sont également propriétaires de  terres. Au cours du XVIIIe siècle on note même deux inhumations dans l’église (au Mas).
En 1841 (recensement) Bernard Daraignez vit au Mas avec son épouse Catherine Larrere et leurs trois jeunes enfants. Il est « propriétaire tonnelier ».
A Mas de bas on trouve Jacques Daraignez, veuf, propriétaire cultivateur, sa bru, Anne Lavigne, 50 ans et ses enfants dont deux mineurs.
En 1846 le père, Jacques est décédé. C’est à l’instigation de Bernard que les scellés sont posés.
Ce document nous donne une description de l’agencement des pièces dans  la maison proprement dite. L’inventaire du mobilier nous permet de visualiser le niveau de vie d’un « propriétaire exploitant ».

On entre dans un appartement servant de cuisine, avec  porte d’entrée et son jour au levant, donnant sur la cour. Dans cette pièce or trouve, dans l’âtre, deux chenets, une pelle et une pincette en fer, un soufflet, deux pots en fonte avec couvercle, deux fusils à un coup, deux cuillères en fer (1 grande, 1 petite),1 trépied,1 romaine, un fer à lisser, 1 buffet en placard, 13 assiettes de faïence, tant bonnes que mauvaises,1 soucoupe,1 pot à demi cassé,1 sifflet en faïence, 19 assiettes de terre,4 verres, salière en faïence,11 assiettes de terre, 2 soupières (grande, petite), 1 casserole en terre 2 petites terrines, 2 poêles, 1 poêlon, 2 poêlons en laiton (très mauvais état), 2 mortiers en cuivre rouge avec couvercle, 1 cuiller en laiton,1 couvercle à pot,1 lèchefrite, 1 autre petit couvercle,1 gril, 1 broche, 1 grande fourchette, 1 poêlon en cuivre rouge, 4 chaudrons en cuivre,1 en fer blanc,1 tamis à grains,1 hache, 1 petite hache, 1 petite pioche, 1 petit volant.

Passons à un autre appartement au nord de la cuisine. S’y trouvent : deux cruches, 1 chaudière, 1 chaudron, 4 b ?… à ess ?…la farine, trois piocher, 3faux, 1 volant, 1 fourche, 1pic, 1 petit sarcloir,
            Dans la loge à bœufs : 1 joug, 2 liens, 2 couvertures à bœufs, en étoupe, 1 paire de bœufs de 5 ans de poil rouge, un autre joug sans fer, 2 sonnettes pour bœufs.
             Dans une autre chambre au levant ayant jour sur la cour : 1 lit avec une couette bien garnie, une courtepointe avec ciel et rideaux en cotonnade bleue, le lit de la veuve porté à la maison lors de son mariage ainsi qu’une armoire à deux portes en chêne, 1 petite table avec tapis en colonnette, propriété personnelle de la veuve, 6 chaises et une très petite glace.

De cette chambre on passe au grenier où on trouve : 20 kg d’étoupe, 3 pots à graisse, 1 terrine,10 planches, 4 petits morceaux de bois de chêne, 1 sac de 7 kg de plume,1 drap en étoupe, un pot de fer pour fondre la résine,1 traquenard en fer, 1 coutre, 1 cruchon,1 jument de 10 ans, 1 grand r.., 1 petit sac de plume (2kg), 3 pierres, 1 marteau, 1 m de fer pour joindre les bœufs, 10 chaises, 1 petit tabouret, 1 table de cuisine, 1 moulin à poivre. Dans un buffet : 3 pots à graisse, 1 pot de terre, 3 cafetières en terre. Dans un placard au nord : 5 bouteilles, 2 verres, 1 soupière avec couvercle,1 assiette, 1 pot.

Dans la chambre au midi donnant sur la cour : 1 vielle pendule, un lit en bois avec paillasse et matelas de laine et couette en plume,1 couverture de laine, 1 traversin en plumes, ciel de lit et rideau en colonnette bleue, 2 oreillers, 1 moreau de lard de 3 kg, 5 chaises, 1 table,1 grande armoire en chêne avec 2 portes latérales et 3 en bas, dont l’huissier prend les clés  après y avoir posé les scellés.

Dans une autre chambre au couchant : 1 lit sans ciel avec paillasse, couette, 2 draps, couverture, traversin, 1 sac, un drap en étoupe, deux ? sans tête, 1 peigne pour le lin, un pot de graisse vide,1 chaise, 1 petite armoire à 1 porte et tiroir, 14 écheveaux de fil de lin, 10 d’étoupe.

Dans la chambre au couchant de la maison : 1 table, 1 pelle en bois, 4 fléaux à dépiquer le grain, 1 serpe, 1   sac, 1 petite armoire à 1 porte, 3 tringles en fer, 1 lit sans ciel (en chêne), avec paillasse, matelas de laine (peu épais), couette et traversin, 1 mauvaise couverture, 2 draps en étoupe, 1 autre drap, 1 coffre, 1 vieux panier en bois pour ciel de lit.

Passons à le décharge : 1 tombereau à deux roues ferrées, 1 meule, 2 échelles, 1 arbre de pressoir, 2 instruments à briser le lin, 1 herse à 19 fers, 1 char à deux roues, 1 brouette, 2 faix de lin non brisé, du bois, 1 arc, 2 arrezerots, 1 coutre, 1 pétrin, 1 râteau, 1 pelle (bons), 1 brouette, 1 pied de cuvier, 11 faix de lin, 1 paire de tenailles, 7 futailles, 1 cuvier, 2 barils, 2 scies, 1 passe partout, 1 taille fond,  5 kg de paille, 2 roues, 1 joug, 2 herminettes, des outils de charpentier, 1 lavoir, 1 auge à cochons, 1 trépied.

Dans la maison de Treytin : 4 faix de lin, 10 morceaux de bois, 63 gerbes de froment.

Au Mas : 2 oies, 1 jars, du fil d’étoupe, 1 râteau à 4 dents,1 pioche, 1 faux à soutrage, 1 marqueur pour tracer le maïs.

Dans l’armoire de la veuve : 10 exécutions, 1 acte de mariage du 20 janvier 1780, entre Jacques Labenne et Madeleine Darrezet.

Note :
Certains mots me sont inconnus. Mais cela se résoudra aisément. D’autres sont remplacés par de ? ou des  … car je n’ai pas pu les lire dans le texte manuscrit, ou bien, je ne parviens pas à me relire car j’ai rédigé ce texte à partir de notes prises lors de la consultation du document aux AD. Le remède est simple : si cet article trouve des lecteurs curieux j'irai revoir  le document !

Le Mas, avant rénovation.

 

Pour compléter :

Inventaire après décès en 1810.

Toujours à Lahosse il s’agit maintenant des biens trouvés dans la maison de Hillon après le décès de Vincence Puyo veuve de Bernard Salles. Leurs deux enfants sont mineurs. Le couple était locataire d’un logement  dans la maison Hillon, demeure du notaire jusqu’à la Révolution.

Bernard Salles était tonnelier. La famille ne possède pas grand chose.

Des meubles : une armoire à deux portes, un vaisselier, une vielle table

Du linge : draps de lin et d’étoupe, nappes et serviettes, 12 longerons, une couette et un coussin de plume, une courtepointe, une couverture, la sœur de Vincence ayant pris le linge neuf.

Des ustensiles : une bassine de cuivre, un vieux chaudron, un poêlon, une chaudière, un petit pot, une douzaine d’assiettes de terre, une cuillère en étain, quatre fourchettes, une romaine

Des outils : un baquet de tonnelier, une bêche, une pelle cercle, une vielle hache, une « tarbère » (empruntée par son oncle), une scie à main, un compas, une serpe, un debin et un tire serc.

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